Répression au Venezuela : Les pétitions ont été remises à l’ambassadeur

Depuis plusieurs semaines nous relayons une campagne internationale exigeant la réintégration immédiate du syndicaliste Bladimir Carvajal dans son entreprise, et le respect du droit syndical. Celui-ci travaille pour Petrocedeño-PDVSA, entreprise nationale du secteur pétrolier.
Ce vendredi 16 octobre, nous avons fait un rassemblement à proximité de l’ambassade du Venezuela et avons pu remettre 139 signatures1 à l’ambassadeur, qui n’était visiblement pas enchanté de notre présence.
Une première délégation s’est rendue à 17 h 45 devant l’ambassade. La police nous a répondu que l’ambassadeur et son équipe étaient en réunion, qu’il faudrait repasser plus tard.
De retour au lieu de rassemblement, la police nous a incité à ne pas essayer de rencontrer l’ambassadeur, et à envoyer les pétitions par la Poste !
Nous avons donc commencé notre rassemblement, avec tracts, pancartes et slogans dénonçant la politique anti-syndicale du gouvernement Maduro. Plusieurs passants se sont arrêtés pour comprendre la situation.
C’est parce que nous »avons fait du bruit », que la police nous a finalement dit que l’on pourrait faire une nouvelle délégation à l’Ambassade.
Nous en avons donc fait une de trois personnes, dont une enseignante syndicaliste de la CGT. L’ambassadeur était dans la rue, entouré de son équipe. Il s’apprêtait à rentrer chez lui en voiture.
Il a refusé que nous prenions la scène en vidéo, et son staff nous a empêché de le faire, mais son service de sécurité n’a pas hésité, lui, à filmer toute la scène !
L’ambassadeur a d’abord fait semblant de ne pas comprendre de quoi il était question. Il a dit qu’il n’avait jamais entendu parler de Bladimir Carvajal, car il n’y avait pas de répression syndicale dans son pays. Selon lui, Orlando Chirino, autre dirigeant syndical de PDVSA et de la C-CURA, n’aurait jamais été réprimé non plus !
A écouter monsieur l’ambassadeur de la République Bolivarienne du Venezuela, tout va pour le mieux dans son pays, qui serait une démocratie tout à fait respectable dans laquelle l’État ferait beaucoup pour le peuple…
D’après lui, comme nous étions français, nous ne savions pas quelle était la situation au Venezuela. Il nous a par exemple expliqué que dans notre économie mondialisée, il était normal de passer des accords avec des multinationales…
Celui-ci a tout de même dû – car nous avons insisté – faire parapher la pétition par un des diplomates de l’ambassade, car il ne voulait pas le faire lui-même. Nous lui en avons remis un exemplaire pour qu’il puisse le transmettre au président Maduro.
Nous le réaffirmons : Réintégration immédiate de Bladimir ! Respect du droit syndical ! Cette campagne continuera tant que Bladimir ne pourra pas retourner travailler avec ces collègues. La répression contre les syndicalistes luttes de classes, indépendant de l’État et du patronat doit cesser !