Aucune confiance en ce gouvernement : le 11 mai grève ! déclaration du MCI

Le 28 avril le Premier ministre, E. Philippe, a présenté sa « stratégie du déconfinement » devant l’Assemblée nationale.

Il l’a reconnu lui-même, la constitution de la Vème République lui aurait permis « de procéder à cette présentation au cours d’un journal télévisé, ou d’une conférence de presse ».

49 ordonnances en moins d’un mois…

Pourtant il a choisi de venir devant ce parlement qui, le 23 mars dernier, avait voté la « loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19 » et avait en conséquences abdiqué, suivant l’exemple du « parlement » européen : pourquoi ? Parce que le gouvernement ne compte pas assumer la moindre responsabilité dans ce qui c’est passé ni dans ce qui se profile.

Ainsi, le Premier ministre a annoncé que deux fois le parlement devra « débattre » prochainement, de la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 24 juillet et du déploiement qu’il appelle visiblement de ses vœux d’un bracelet électronique généralisé, une application du nom de « Stop Covid ».

Car qui peut croire un seul instant que ce gouvernement laissera descendre dans la rue les millions qui ont des comptes à lui demander ? Les mesures présentées pour le 11 mai laissent déjà présager qu’il sera toujours interdit de manifester, de tenir des rassemblements, alors pourquoi cela s’arrêterait-il au 24 mai ? N’est-ce pas.

Car aussi, dès la promulgation de la loi du 23 mars, le Conseil constitutionnel anesthésié, le Conseil d’État mis en coma artificiel, aussitôt la loi votée, donc, le 26 mars, 25 ordonnances ont été publiées au JO. Suivies le 28 mars par 7 autres ; le 2 avril, encore 7 ; 2 le 9 ; 3 le 16 ; et 4 le 23 ! Sauf erreur, 49 ordonnances en moins d’un mois.

La fermeture de tous les tribunaux « en dehors des contentieux essentiels » ayant pour conséquence de mettre en sédation profonde les conseils de prud’hommes, le ministère du travail a multiplié les mesures pour empêcher les inspecteurs du travail de remplir leurs obligations, allant jusqu’à la sanction de l’un d’eux.

Il faut en conséquences que le parlement acquiesce à nouveau par deux fois et donc qu’il endosse la responsabilité de ces nouveaux reculs des libertés démocratiques, reculs exigés par les capitalistes, mis en œuvre par le gouvernement. Gageons qu’il le fera.

Désormais, leur politique peut se résumer en trois axes

Le 1 mai Macron s’est félicité de l’absence de rassemblement et de manifestation…

Mais E. Philippe ne s’arrête pas là. Macron et lui, plus leurs sbires du gouvernement, ont organisée avec opiniâtreté l’impuissance de l’État face à l’épidémie ; ils ont amené le système de santé, l’hôpital surtout, au bord de l’effondrement.

Désormais, leur politique peut se résumer en trois axes : démolir ce qu’il reste du Code au travail, imposer l’idée que seul le secteur privé et l’action caritative peut faire face, préparer le terrain à la loi « 3D » pour « décentralisation, différenciation, déconcentration » qui serait le cadre législatif de ce démantèlement à tous les niveaux.

L’offensive gouvernementale se double sur le plan de la propagande d’une offensive de la droite extrême et des milieux d’affaires qui en appellent à la fin de « l’État jacobin ». Les élus à tous les niveaux exigeant pour leur part qu’on leur laisse l’initiative dans la plupart des domaines.

Insistons bien et remettons les choses en perspective. Pour ne prendre que cet exemple, l’affaire des masques obéit à une décision prise il y a longtemps, ce n’est pas une « bourde », ni de « l’imprévoyance » ou de « l’incompétence » comme on a pu le lire ici ou là, ce n’est pas « la preuve » de l’incapacité de l’État à « gérer », comme le dit la propagande ultra-libérale, non.

Elle participe d’un choix délibéré de saboter les services publics, d’organiser leur naufrage, d’exaspérer leurs usagers pour que la demande d’en finir vienne « d’en bas » !

L’affaire des 8 500 respirateurs sur les 10 000 fabriqués par le consortium privé constitué d’Air Liquide, PSA, Valéo et Schneider Electric, respirateurs qui s’avèrent inutilisables en réanimation, car réservés d’ordinaire aux opérations de transport des malades, ce n’est pas une erreur du gouvernement ! C’est une opération de propagande, saluée par Macron en personne le 31 mars lors d’un déplacement à Anger…

Le gouvernement a fait en sorte que les masques soient indisponibles

le masque sera obligatoire dans les transports, les collèges, et les commerces si les gérants l’exigent. Pourquoi les prix ne sont-ils pas encadrés ? Pour favoriser la spéculation capitaliste sur les prix !

Le gouvernement a fait en sorte que les masques soient indisponibles et interdit à la vente par les pharmaciens pour que « le marché » réponde à la demande la population aux abois, sommée d’aller travailler, prête à se procurer des masques « coûte que coûte ».

Comment expliquer sinon que des personnes particulièrement vulnérables ne puissent se procurer de masques sur ordonnance ? Comment expliquer sinon que les médecins généralistes et autres personnels de santé de ville se soient vus rationnés ? Comment expliquer sinon que les hôpitaux ont manqué de tout y compris de masques ?

Nous l’avons déjà écrit : comment expliquer tout ça alors que des clients de supermarché déambulent dans les rayons avec des gants en nitrile et des masques FFP2 censés être réservés aux personnels de santé ? Internet ? Ce n’est qu’un moyen de mise en relation. « Internet » ne fabrique ni ne transporte des masques.

Les prix ont flambé, la pénurie a ouvert la voie à la spéculation. Un concours entre les régions, les départements, les municipalités s’est organisé pour acheter des masques au prix fort. Tous l’ont claironné ! Pour les remettre à qui ? Les hôpitaux ont dû aussi se fournir sur « le marché ». En réalité, les capitalistes, ont fait des profits sur la mort et certains politiques en ont profité pour préparer le second tour des élections municipales !

La grande distribution a été systématiquement privilégiée par le gouvernement, elle qui a si maltraité son personnel et qui chipote sur les primes qu’elle s’est engagée à verser. C’est elle qui est maintenant sous le feu des projecteurs car elle va distribuer les précieux masques obligatoires dans les transports en commun, pour aller travailler.

Le 11 mai grève pour défendre notre santé et nos droits !

Le gouvernement Macron-Philippe veut également que le 11 mai le déconfinement soit organisé localement, par les maires, par les directeurs d’écoles, par les patrons – ces derniers, on sait ce qu’ils vont décider : tout le monde au boulot !

Les parents d’élèves pourraient envoyer leurs enfants à l’école « au volontariat » mais à partir du 1er juin, s’ils ne vont pas bosser, ils devront faire la preuve que l’école est fermée ! Dans tous les cas, c’est à eux que reviendra la responsabilité, à eux, aux enseignants, aux directeurs d’écoles et aux maires.

Mais attention, gronde E. Philippe, « les citoyens » devront être responsables : tout dépend de chacun. Surtout prenez le métro pour aller travailler, pas pour vous promener ! En gros, allez tous bosser mais si l’épidémie repart, il ne faudra plus rien reprocher au gouvernement !

Comme au boulot, les injonctions contradictoires et le management par le stress, partout, tout le temps.

Voilà, en résumé, le contenu du discours du Premier ministre : 100 milliards, pour commencer, pour les capitalistes outre les 350 milliards de garanties de prêts, 49 millions pour l’aide alimentaire aux plus précaires.

Finalement, finement ou non, on nous prend pour des cons. Pour beaucoup de travailleurs, c’est ce qui reste après l’écoute laborieuse, du discours du Premier ministre, E. Philippe, devant l’Assemblée nationale ce 28 avril.

Alors nous le répétons : aucune confiance dans ce gouvernement !

Qu’ils se taisent, les Macron, Philippe, Castaner, Le Maire, Pénicaud et compagnie !

Qu’ils se taisent et qu’ils s’en aillent !

La réponse des travailleurs est dans le droit de retrait et surtout dans LA GRÈVE !

Paris, le 3 mai 2020 le Mouvement Communiste Internationaliste-Quatrième Internationale

Le MCI est un cadre de discussion, d’organisation et d’action pour défendre les intérêts des travailleurs et des jeunes, rejoignez-nous !


A lire :

Pour un gouvernement mondial des travailleurs, pour le socialisme. Édito de l’Internationaliste 190

Le premier mai, n’allez pas travailler ! Communiqué du MCI-QI


Document: « Toute guerre a ses profiteurs »….

extrait du communiqué du 30 Avril