Il flotte dans l’air, un parfum de 1995… Édito de l’Internationaliste n°161
L’approfondissement de la crise économique au niveau international se traduit par des attaques de plus en plus violentes contre le mouvement ouvrier. Face à la dégradation continue de leurs conditions et de vie, travailleurs et jeunes se révoltent. Ainsi, 5 ans après la chute du régime honni de Ben Ali, la jeunesse tunisienne en particulier, a repris le chemin de la mobilisation révolutionnaire.
En Grèce, ce sont près de 50 000 travailleurs qui ont manifesté contre les mesures d’austérité (dictées par l’UE et le FMI ) du gouvernement Syriza lors d’une grève générale de 24 heures.C’est dans ce contexte général de montée et de radicalisation des mobilisations et des grèves, que nous pouvons comprendre l’évolution de la situation en France.
Ainsi, il est maintenant de plus en plus avéré que l’état d’urgence ne sert pas à « lutter contre le terrorisme ». En réalité son principal objectif est de museler la classe ouvrière et de terroriser tous ceux qui s’opposent – ou critiquent- la politique du gouvernement.
Ce dernier, voyant que la résistance des travailleurs s’amplifiait et se radicalisait -ce fut très clair lors de l’épisode de la chemise arrachée à Air France-, s’est doté d’un arsenal de mesures répressives, réactionnaires et racistes (pour diviser les exploités et les opprimés) sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Pour faire payer la crise et la dette aux travailleurs, le gouvernement, même en crise, est prêt à tout et ne reculera pas. Les lois Macron et Valls en sont l’expression la plus vulgaire, la plus réactionnaire. Tout comme la volonté de détruire définitivement l’hôpital public, l’éducation et le code du travail !
Nous sommes tous des Goodyears, nous sommes tous des travailleurs
En janvier 2014 les travailleurs de Goodyear retiennent dans leur usine pendant 30 heures, deux cadres dirigeants afin d’obtenir, après 7 ans de lutte, de meilleurs indemnités de licenciement. Comme l’a rappelé M.Wamen dans sa prise de parole du jeudi 4 février, face à près de 10 000 militants ouvriers, le procès aurait pu être annulé puisque les deux cadres avaient retiré leurs plaintes.
C’est donc bien l’appareil d’état – avant le départ du gouvernement de Mme Taubira- qui a décidé de faire la peau aux militants ouvriers et syndicalistes. Et M. Wamen de rappeler que c’est l’état d’urgence qui permet au gouvernement de poursuivre et de condamner les syndicalistes qui luttent !
A la lumière du combat des Air France et des Goodyear, d’autres cas de répression syndicale commencent à être recensés. Et pour cause, la classe ouvrière rejette massivement la politique du gouvernement -nous l’avons vu lors des régionales dans l’abstention- et refuse de se soumettre !
Les grèves et manifestations des fonctionnaires du 26 janvier ont été massivement suivies, la première mobilisation nationale du 30 janvier pour la levée immédiate de l’état d’urgence a aussi été un succès, tout comme la journée nationale de grèves et manifestations du jeudi 4 pour la relaxe des Goodyears.
Vers le « tous ensemble » au même moment
La question de l’unification des luttes pour avancer vers le « tous ensemble » au même moment – autrement dit la grève générale- contre la politique du gouvernement est à l’ordre du jour. C’est cette volonté d’unité et de mobilisation contre la politique du gouvernement qui s’est aussi exprimée le 4 février.
Ainsi, la direction confédérale de la CGT s’est vu imposer cette journée (tout en limitant son succès) sous la pression de la résistance et des mobilisations des travailleurs.
Une victoire des Goodyear serait une victoire pour toute la classe ouvrière – à commencer par les Air France et les militants syndicaux persécutés-, contre le gouvernement et sa politique. Ce serait une victoire de l’indépendance de classe et de la démocratie ouvrière . Elle permettrait aussi d’avancer vers « le tous ensemble » en même temps.
C’est pourquoi nous devons répondre à leur appel et participer activement à la constitution de comités pour la relaxe inconditionnelle des Goodyear. Leur combat est le nôtre, car ils combattent durement – au prix de leur vie pour certains- pour nous tous !





