Succès du 1er mai 2021 : un premier pas vers la grève générale? (photos)

Photo farouk, Paris 1 Mai le Collectif Unitaire Pour la Justice Sociale

Cette journée internationale des travailleurs a eu une importance particulière cette année en France. En effet, pour le 1er mai 2020, Macron avait profité du premier confinement pour interdire les manifestations, et il avait même nargué les travailleurs en promettant dans une vidéo qu’on allait « retrouver dès que possible les 1er mai joyeux, chamailleurs parfois »… (voir notre communiqué à propos des incidents)

Dans un contexte de pandémie de Covid qui a fait plus de 100 000 morts, de répression et de criminalisation systématique des manifestations, plus de 170 000 personnes (chiffres des organisations syndicales) ont manifesté dans toute la France à travers plus de trois cents rassemblements et manifestations sur tout le territoire : 25 000 à Paris, 5000 à Strasbourg, 4500 à Bordeaux, 3500 à Marseille, 3000 à Lyon et Bayonne, 2500 à Rennes, 2000 à Saint Étienne, Mulhouse ou Colmar, 1000 à Angers…

A Strasbourg, 5000 personnes ont manifesté. Les salariés de l’usine Knorr ont ouvert la marche. L’usine basée à Duppigheim veut fermer et licencier 260 salariés. Il s’agit du plus important plan de licenciement d’Alsace.

A Belfort, entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées puis ont rejoint le piquet de grève de General Electric. Sur le site occupé, les salariés étaient en grève depuis plusieurs jours contre le plan social qui vise la suppression de 144 emplois.

A Châtellerault, la manifestation a réuni plusieurs centaines de manifestants dont de nombreux salariés des Fonderies du Poitou, en « redressement judiciaire. »

A Reims, 250 personne ont manifesté, et 200 à Charleville. Dans ces deux communes des Ardennes, on a manifesté contre les licenciements, les délocalisations et la destruction de l’assurance chômage.

A Lyon, plus de 3000 manifestants ont essayé de parvenir jusqu’à la place Bellecour. Mais tout au long du parcours, les manifestants ont été chargés par la police, les banderoles ont été arrachées par les forces de l’ordre, et les canons à eau étaient prêts à être utilisés.

A Paris tout a été fait par la préfecture de police pour dissuader les travailleurs et les jeunes de venir : stations de métro fermées, fouilles à l’entrée de la place de la République, mise en place de grilles anti émeutes, déploiement de 5000 policiers et gendarmes !

Comme si tout ce dispositif ne suffisait pas, les forces répressives ont pendant deux heures lancé des gaz lacrymogènes sur les manifestants, ont chargé les cortèges, ont tenté de les disloquer… 46 personnes ont été interpelées.

Voilà pour le retour des « chamailleries » promises par Macron. Malgré cette répression, plus de 25 000 personnes ont pu faire le trajet de République à Nation.

On le voit, à échelle nationale, il y a eu ce 1er mai une véritable poussée des travailleurs, avec des revendications unitaires concernant l’arrêt des licenciements et le retrait du projet de destruction de l’assurance chômage.

Cette journée du 1er mai a été précédée ces derniers mois par des grèves quotidiennes, la formation de comité de grève, par l’occupation des lieux de culture, par la journée nationale pour la défense de l’assurance chômage, par la mobilisation des lycéens, BTS et étudiants pour leurs diplômes…

Dans ce contexte, en appelant à 300 rendez-vous dans toute la France sans revendications claires, les directions des confédérations syndicales ont éparpillé la mobilisation et diminué l’impact de cette journée dans le rapport de force du mouvement ouvrier face à ce gouvernement réactionnaire.

Il fallait au contraire unir les travailleurs et la jeunesse, appeler à une montée nationale à Paris, pour faire de ce 1er mai une journée de combat pour stopper la politique de Macron et son gouvernement.

Comme nous l’écrivions dans l’éditorial de L’Internationaliste 194 :  L’heure n’est pas aux fronts électoraux, mais au front unique ouvrier : marcher séparément, frapper ensemble.

Pour ce faire, il est plus que jamais urgent pour les organisations et les militants du mouvement ouvrier de s’unir et d’ouvrir la perspective de la Grève Générale, pour un gouvernement par et pour les travailleurs.

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