Chili : Les manifestations font plier le Congrès et Piñera !
le Chili déplore l’un des plus forts taux de contagion par le coronavirus du monde

Le gouvernement de Sebastián Piñera vient de subir une dure défaite mercredi 15 Juillet. Sous la pression de la rue, des députés de l’opposition, et 12 représentants du gouvernement, ont approuvé un projet visant à ce que des millions de Chiliens retirent 10% de leur épargne-retraite.
En effet, le vote à la Chambre des députés a été précédé par des révoltes à Santiago et dans les villes de l’intérieur des terres, avec y compris des attaques contre le siège de la police et le pillage de supermarchés.
Le 14 juillet il y a eu des cazerolasos ( consiste à faire du bruit en frappant des casseroles…vide), des manifestations et des barricades dans toute la région métropolitaine, dans des communes telles que Quilicura, Maipú, El Bosque, Puente Alto (l’une des plus touchées pendant la pandémie), Recoleta, La Pintana, Cerro Navia, Peñalolén et dans tout le pays à Antofagasta, Valparaíso, Coquimbo, San Felipe et Rancagua.

En fait, interrompues au début de l’épidémie, les manifestations contre la faim et les inégalités ont repris à Santiago (près de 6 million d’habitants) depuis le mois de juin. Dans les quartiers pauvres, des bénévoles organisent des soupes populaires.
Sous la pression de la mobilisation, et après avoir été mis en minorité au Congrès, Piñera a été obligé de promulguer la loi le jeudi 23 juillet. Elle permettra aux salariés chiliens de retirer une partie de leur épargne des fonds de pension privés – les AFP.
Le programme de pension chilien oblige les travailleurs à payer 10 pour cent de leur salaire, chaque mois, sur un compte individuel géré par des administrateurs de fonds de pension privés.
Ces AFP, sont profondément impopulaires au Chili et sont au centre de la révolte qui a éclaté en octobre 2019.
Alors que leurs plans de retraite devaient garantir 70% de leur dernier salaire, de nombreuses personnes ont vu leurs pensions chuter sous le salaire minimum de 301 000 pesos chiliens, soit environ 390 dollars.
Ainsi nombre de personnes âgées et de retraités en particulier se sont vus obligés de travailler pendant le confinement !
“Le Chili plus durement secoué qu’après un tremblement de terre”, titre le site Infobae.
Proportionnellement à sa population d’un peu plus de 18 millions d’habitants, le Chili déplore l’un des plus forts taux de contagion par le coronavirus du monde.
Le système de retraite fournit de faibles pensions à la grande majorité des Chiliens, il a été imposé il y a 40 ans par la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990) et repose sur la capitalisation de l’épargne individuelle.
Comme nous l’avions déjà expliqué dans notre déclaration Vive la révolution populaire et ouvrière ! ; le Chili de la dictature de Pinochet a été le laboratoire de toutes les contres réformes des libéraux capitalistes.
Ainsi d’après Rolf Luders, ancien ministre de l’Economie de Pinochet: « Ce que nos professeurs de Chicago attendaient a été accompli », on voit le résultat !