Chili : retour sur le référendum…

Nous avons été très agréablement surpris au milieu de l’été par cette prise de position des militants et militantes de La Marx-Chile.
En effet, la propagande des partis électoralistes autour du Chili ici en France, lors de la dernière présidentielle, et leur projet de nouvelle Union Populaire, s’est fracassé sur la dure réalité de la lutte des classes au Chili et en Amérique Latine. Je pense bien sûr à la NUPES…et ses satellites pseudos trotskystes.
Résister au courant dominant mortifère pour les exploités et les opprimés que charrie l’électoralisme et les électoralistes n’est pas chose simple, pourtant c’est possible, c’est possible si notre seule boussole c’est la mobilisation indépendante des masses autour de revendications transitoires pour la prise du pouvoir par le prolétariat.
C’est uniquement dans cette perspective que nous inscrivons la nécessité d’une constituante souveraine, ce qui implique la constitution d’organe prolétarien de double pouvoir comme l’ont été les glorieux cordons industriels qu’autrefois Allende, dans un souci de respect de la légalité bourgeoise, finit par réprimer…
En stoppant le processus révolutionnaire des masses, il permit à Pinochet, la plus grande médiocrité militaire de toute l’histoire ( il lui fallut postuler près de 7 fois à l‘académie militaire avant d’être accepté) d’écraser le prolétariat chilien et le peuple Mapuche.
Le rejet des partis institutionnels de gauche et de droite, le rejet de ce simulacre de démocratie pour enterrer la mobilisation révolutionnaire des masses s’est heurté à l’expérience vivante du mouvement ouvrier et populaire chilien.
Les enfants et petits enfants de cette génération révolutionnaire broyé dans les geôles de Pinochet, a compris que l’affrontement avec la réaction est et sera impitoyable, c’est pourquoi elle s’est abstenu malgré l’obligation de vote.
C’est pourquoi nous nous devons de reconstruire le fil de la continuité historique révolutionnaire, nous nous devons de reconstruire la 4ème internationale, même si le chemin sera long.
Comme nous l’avons déjà dit, le gouvernement Boric au Chili est incapable de satisfaire les revendications et les attentes des masses, et le jeu de balancier révolution contre-révolution n’est pas prêt de s’arrêter…
C’est pourquoi encore une fois nous saluons cette prise de position courageuse qui indique le seul chemin à suivre.
Au Chili comme en France, à bas les institutions et les gouvernements capitalistes, en avant vers le socialisme !
Bravo camarades !
Ps : les réformistes sans réformes (ou qui finissent toujours par faire des contre réformes…), les staliniens, ici en France, nous expliquent que le résultat du référendum, le rejet, serait entre autre le fruit de l’ignorance des chiliens qui selon une statistique toute poutinienne ne comprendraient pas à 80 % ce qu’ils lisent….
Le même mépris du prolétariat qui s’est exprimé ici en France contre les gilets jaunes qui de l’aveu même d’Edouard Philippe dans une vidéo, ont été les seuls à faire trembler le gouvernement !
Pour ma part, ayant cotoyé le prolétariat chiliens de près, sur les collines de Valparaiso en particulier, je m’inscris en faux contre cette hérésie ; et réaffirme, il n’y a qu’une classe révolutionnaire, le prolétariat.
Pour visiter le site de La Marx International et entendre un autre son de cloche sur l’Amérique Latine et l’Argentine en particulier.
Pour le MCI-QI, Raúl
Pour le référendum du 4 septembre : ni approbation ni rejet, vote blanc ou nul !
Le 30 août 2022 La Marx – Chile
Pour le referendum du 4 septembre, notre proposition est de voter blanc ou nul, afin de refuser cette consultation totalement antidémocratique et la Nouvelle Constitution capitaliste qu’on veut nous imposer.
Nous rejetons aussi bien le l’aprobation que le rejet, qui ne sont aucunement une alternative valable face à la vieille Constitution de Pinochet, que nous rejetons également.
Il est faux de dire que l’unique manière d’en finir avec la vieille Constitution, c’est de passer par ce référendum.
On ne peut pas parler d’un vote « démocratique’’ quand celui-ci se tient alors qu’il y a 2500 camarades prisonniers politiques, dépossédés de leurs droits, victimes de la répression de Piñera pendant le « Chile Despertó »
La Nouvelle Constitution trahit les revendications de l’explosion sociale de 2019
La Nouvelle Constitution implique la continuité de la réactionnaire institution des gendarmes, l’impunité des Forces Armées, le maintien de la propriété privée des moyens de production et d’échange, l’absence de droits pour le peuple Mapuche, ainsi que la poursuite des privatisations et des AFP (2).
Ce n’est pas ce que nous exigions quand nous sommes sortie dans la rue pour lutter en octobre 2019. En cela la Nouvelle Constitution, et le Referendum sont un piège que nous devons rejeter en votant blanc ou nul.
La consultation est totalement antidémocratique. Elle nous oblige à choisir entre deux options impulsées par les blocs capitalistes du pays.
D’un côté, le « rejet » qui est mené par les oligarques pinochétistes, et les défenseurs des intérêts de l’impérialisme, comme L’Union Démocratique Indépendante (UDI), Rénovation Nationale (RN), Evolution Politique etc.
Ces groupes pro-impérialistes ont signé les 13 et 14 novembre 2019 un pacte nommé « Accord pour la paix sociale et la Nouvelle Constitution » avec les partis pouvoir** Nous dénonçons tous ces dirigeants politiques pro-impérialistes comme étant la continuité du pinochetisme que le peuple a massivement rejeté.
La campagne pour l’approbtion, est mené par l’actuel gouvernement de Boric, le Frente Amplio, les partis de l’ex-Concertation, le Parti Communiste du Chili, ainsi que par d’autres groupes du mouvement social et de gauche.
Nous dénonçons tous ces dirigeants politiques qui font campagne pour l’approbation, comme de vrais traîtres à la lutte du peuple, parce qu’ils proposent une constitution qui maintient les bases du Chili capitaliste dans le seul intérêt des 1 % les plus riches.
Alors qu’ils nous promettent des droits, ils ont maintenu en place tout l’héritage économique de la dictature : les privatisations, le saccage des ressources naturelles, la précarité du travail, la possibilité de faire des bénéfices avec notre santé et l’éducation.
Nous dénonçons les partis de gauche qui trahissent le peuple, unis avec les dirigeants corrompus qui sont là depuis ‘’30 ans’’.
L’« Accord pour la paix sociale et la Nouvelle Constitution » n’a pas été conclu dans le but de répondre aux demandes que nous avons portons portées avec les travailleurs et le peuple à partir d’octobre 2019, mais plutôt dans celui de freiner ces demandes, et de les dévoyer pour continuer de soutenir un Chili capitaliste, injuste et inégal.
Rejetons la Nouvelle Constitution, et luttons pour un Chili socialiste
Ils veulent nous faire croire que la Nouvelle Constitution va respecter les droits du peuple Mapuche. Ceci est faux. Définir l’état capitaliste du Chili comme « plurinational » ne signifie aucunement une avancée dans la reconnaissance des droits des peuples autochtones. Bien au contraire, elle garantie le capitalisme et les classes dominantes, l’état plurinational est une prison pour les peuples.
Nous sommes pour le droit à l’autodétermination du peuple Mapuche et de tous les peuples autochtones, droit que la Nouvelle, comme l’Ancienne Constitution, leur refuse.
Nous, La Marx-Chile, appelons à voter blanc ou nul, tout en restant unis aux prisonniers politiques qui luttent pour leur liberté. Nous continuons à développer la mobilisation et l’organisation de la classe ouvrière et des secteurs populaires. Nous rejetons toute Constitution qui défend le capitalisme, et nous continuons à nous solidariser avec les luttes de tous les peuples d’Amérique Latine et du monde qui affrontent les gouvernements capitalistes.
Le Chili s’est réveillé, et il n’y aura pas de retour en arrière , nous lutterons pour un Chili Socialiste, ouvrier et populaire.
Document : L’accord « Pour une paix sociale et la Nouvelle Constitution » (en castillan ) et signé par :
Fuad Chain, presidente del Partido Demócrata Cristiano; Álvaro Elizalde, presidente del Partido Socialista de Chile; Heraldo Muñoz, presidente del Partido Por la Democracia; Luis Felipe Ramos, presidente del Partido Liberal ; Catalina Pérez, presidenta del Partido Revolución Democrática; Jacqueline van Rysselberghe, presidenta del Partido Unión Demócrata Independiente; Mario Desbordes, presidente del Partido Renovación Nacional; Hernán Larraín, presidente del Partido Evolución Política; Javiera Toro, presidenta del Partido Comunes; Carlos Maldonado, presidente del Partido Radical y Gabriel Boric
Accord Pour la Paix Sociale et la Nouvelle Constitution