MENU

Etats-Unis : Vive la révolte noire, ouvrière et populaire ! Déclaration du MCI

#JusticeforGeorgeFloyd #BlackLivesMatter #JusticePourAdama

8 minutes d’agonie qui ont bouleversé le monde

Le lundi 25 mai, comme le montre une vidéo de plusieurs minutes devenue virale, George Floyd est mort après que le policier Derek Chauvin a méthodiquement pressé son genou sur son cou, pendant plus de 8 minutes, alors qu’il était à terre dans la rue, non armé et menotté. « S’il vous plaît, s’il vous plaît, je n’arrive pas à respirer », l’entend-on supplier. Il avait 46 ans, son agonie a duré plus de 8 minutes…

Comme pour George Floyd, c’est la technique policière du plaquage ventral qui en France a entraîné l’asphyxie d’Adama Traoré , jeune homme de 24 ans en pleine santé. Les gendarmes affirmeront même devant les enquêteurs que Adama « a pris le poids de nos corps à tous les trois ».

Aux Etats-Unis la vie d’un noir ne vaut pas 20 dollars….

La police «  soupçonnait » George Floyd d’avoir utilisé un faux billet de 20 dollars (18 euros) pour acheter des cigarettes…Oui, ces 8 minutes d’agonie devant des passants horrifiés qui ont assisté à son assassinat en direct en disent long sur la nature profondément raciste des Etats-unis.

Pourtant les quatre policiers impliqués dans l’arrestation de George Floyd n’ ont été limogé que le mardi, mais laissés en liberté alors qu’une « enquête » du FBI était ouverte, malgré les nombreux témoins et les preuves évidentes qu’il s’agissait d’un crime raciste.

Ainsi, il a fallu de nouvelles vidéos pour écarter la thèse mise en avant par la police, selon laquelle George Floyd aurait résisté aux agents venus l’interpeller.

Sur des images captées par les caméras du restaurant devant lequel il a été arrêté, il a les mains menottées dans le dos et n’oppose aucune résistance quand un policier le conduit vers une voiture de patrouille.

Sans les images diffusées sur les réseaux sociaux, les policiers « auraient donné une fausse version des faits et ils auraient planqué ça sous le tapis », a dénoncé Benjamin Crump, avocat de la famille du défunt.

En près de 20 ans de carrière, Derek Chauvin, a fait l’objet de 17 plaintes sans que sa carrière ne soit jamais remise en cause, son cas est loin d’être “inhabituel” dans la police américaine, observe le New York Times.

Derek Chauvin, comme Trump, sont désormais devenus le visage de la violence et du racisme enracinés et institutionnalisés dans la police et la société capitaliste.

Pas de justice, pas de paix !

“Les manifestants sont retournés en masse dans les rues du pays samedi, s’entassant devant la mairie de San Francisco, bloquant une autoroute à Miami, ou essayant de renverser une statue à Philadelphie”, écrit le New York Times.

À travers le pays, “des voitures de police ont été incendiées, des autoroutes bloquées, des vitrines brisées, et les autorités ont sorti les gaz lacrymogènes et même des balles en caoutchouc”, témoigne en écho le Washington Post. “De nombreux gouverneurs ont déployé la Garde nationale et des couvre-feux ont été imposés dans plusieurs grandes villes”, parmi lesquelles Atlanta, Los Angeles, Denver, Philadelphie, Miami ou Chicago.

Des manifestations ont éclaté dans au moins 140 villes des États-Unis dans les jours qui ont suivi l’assassinat de George Floyd, provoquant – fait inédit depuis la révolte contre le tabassage raciste de Rodney King en 1992 – l’activation de la Garde nationale dans au moins 21 États.

le 31 mai 2020 source New York Times

Nous assistons à une révolte noire, ouvrière et populaire au cœur de la machine capitaliste mondiale. La jeunesse, quant à elle, a joué un rôle déterminant dans ces mobilisations, elle qui se mobilise depuis l’élection de Trump contre lui, le racisme, les armes, pour les droits des femmes, en résumé, contre la barbarie de la société capitaliste ( États-unis d’Amérique : la jeunesse mobilisée !)

Il a fallu 4 jours de révolte, malgré la répression des détachements d’hommes armés au service de la classe dominante ( selon la formule de Lénine dans l’état et la révolution ), la police et la garde nationale, pour que les quatre flics complices soient licenciés et pour que Derek Chauvin soit enfin arrêté le vendredi 29 mai et inculpé d’homicide… involontaire.

Il aura fallu au total 9 jours de mobilisation massive et intense dans tous le pays pour que le procureur enquêtant sur la mort de George Floyd à Minneapolis requalifie les faits en homicide volontaire. Derek Chauvin a finalement été inculpé de « meurtre non prémédité » et les 3 autres policiers présents lors de l’interpellation, de complicité.

Vive la révolte de la jeunesse contre Trump et le pouvoir raciste !

La clé de la justice pour George Floyd et tous les autres réside dans la mobilisation unitaire et autonome – des partis bourgeois démocrate et républicain – des noirs, des travailleurs et des jeunes. Sans cette mobilisation, cet assassinat, comme beaucoup d’autres, serait passé inaperçu.

Car contrairement à ce qu’affirme les médias procapitalistes et tous les électoralistes de gauche, d’extrême gauche, voire se prétendant « révolutionnaires », Trump, comme Macron en France, Bolsonaro au Brésil ou Piñera au Chili, a été élu par défaut avec une abstention record !

Rappelons simplement un fait : le 8 novembre 2016, D. Trump a été élu président des États-unis d’Amérique par 290 grands électeurs contre 218 à sa rivale, H. Clinton, alors que cette dernière avait obtenu 3 millions de voix de plus ! À peine 54 % des électeurs se sont déplacés : c’est la plus forte abstention depuis 15 ans. (Etats-Unis : Et maintenant ? Après l’élection de D. Trump)

Ainsi, pour cette chroniqueuse du New York Times, L’Amérique de Trump est un “baril de poudre” : « tous les ingrédients sont réunis pour que l’Amérique s’enflamme : Aux États-Unis, les deux mois et demi qui viennent de s’écouler font penser aux premières séquences d’un film dystopique sur l’effondrement d’une nation. Tout d’abord, la pandémie a frappé, et les hôpitaux de New York ont été débordés. L’économie du pays s’est retrouvée au point mort, le chômage a crevé le plafond [plus de 40 millions de chômeurs au 28 mai]. Un salarié américain sur quatre a déposé un dossier de demande d’allocations.

Devant les banques alimentaires, on a vu des files de voitures s’étirer sur des kilomètres. Lourdement armés, des manifestants hostiles au confinement sont descendus dans la rue un peu partout. Dans tout le pays, une maladie dont personne ou presque n’avait entendu parler il y a encore un an a déjà fait 100 000 morts.

Et puis, cette semaine, un policier de Minneapolis a été filmé alors qu’il écrasait de son genou le cou d’un Africain-Américain du nom de George Floyd. Alors qu’il agonisait, Floyd a gémi qu’il ne parvenait plus à respirer, une plainte qui rappelle les derniers mots d’Eric Garner, dont le décès, en 2014, a contribué à donner naissance au mouvement Black Lives Matter [“les vies noires comptent”, mouvement militant contre les violences policières]. La mort de Floyd survient seulement trois jours après l’arrestation en Géorgie de trois hommes accusés d’avoir traqué et assassiné un jeune Noir, Ahmaud Arbery, alors qu’il faisait son jogging.

À Minneapolis, les manifestants ont déferlé dans les rues, et la police a réagi beaucoup plus durement que face aux contestataires anticonfinement armés jusqu’aux dents. »

Les contradictions de classe ont été aiguisées jusqu’au sang par la pandémie du COVID-19. Rappelons qu’aux Etats-Unis, les populations noires et latino-américaines, les plus sur-exploitées, sont les plus touchées par le virus. En moins de deux mois, plus de 36 millions de travailleurs ont fait une demande d’allocation-chômage. Plusieurs entreprises ont déjà annoncé des licenciements massifs et des fermetures d’usine définitives.

Le tsunami démocratique, de révoltes et de révolutions qui parcourt le monde, et en particulier le continent américain du nord au sud, touche aujourd’hui le cœur même du système impérialiste mondial. C’est pourquoi nous saluons cette révolte aux états-unis comme il se doit, comme une révolte de justice et d’espoir pour toute l’humanité !

Pas de justice pas de paix !

Justice pour George Floyd et tous les autres !

Tout notre soutien à la révolte noire, ouvrière et populaire !

A bas Trump et le pouvoir raciste !

Suivons l’exemple du prolétariat noir et de la jeunesse des Etats-Unis !

Le MCI-QI, Paris, le jeudi 4 juin