Le peuple grec, la dette, la guerre et la grève générale…
La Grèce va rembourser d’ici fin avril 1,850 milliard d’euros, soit la totalité de sa dette au Fonds monétaire international (FMI). Rappelons que c’est le gouvernement d’Alexis Tsipras qui signe en 2015 l’endettement à perpétuité du peuple grec avec les créanciers. Le peuple grec saigné à blanc…merci au gouvernement de gauche de Tsipras et Syriza !
Après une décennie d’une crise financière inédite (2009-2018), la Grèce a toujours le taux le plus élevé d’endettement public de la zone euro: selon les prévisions gouvernementales, elle doit passer à 189,6% du PIB en 2022 – contre 197,1% en 2021 et 206,3% en 2020.
Ce qui n’empêche pas le gouvernement de Kyriákos Mitsotaki de signer jeudi 24 Mars, l’achat à la France de trois frégates Belharra, prévu dans le cadre du « partenariat stratégique » entre les deux pays, ainsi que de six avions de combat Rafale neufs supplémentaires. Un contrat de plus de 5,5 milliards d’euros…
La Grèce et la France avaient commencé à renforcer leur coopération militaire à l’été 2020 pour contrer les tentatives d’Erdogan d’exploration gazière dans des zones disputées de Méditerranée orientale.
Là aussi donc, on assiste à la course aux armements, sur le dos des travailleurs, dans un contexte de crise économique, sur fond de guerre commerciale et militaire pour le contrôle des matières premières.
Ainsi, conséquence de la spéculation capitaliste, le prix du pétrole a été multiplié par quatre en deux ans, celui du gaz par dix sur la même période, le blé par deux et demi…
Depuis l’invasion de l’Ukraine par Poutine, le 24 février, les prix des matières premières flambent à une vitesse record et le monde se découvre une nouvelle fois à la merci des vastes oscillations du marché mondial de la spéculation capitaliste.
Ainsi, en France et partout dans le monde, les travailleurs, les exploités, voient exploser leurs factures d’électricité, de gaz, d’essence, de nourriture…
Le peuple Grec subit aujourd’hui de plein fouet la politique de l’UE capitaliste, du FMI, de la Banque Centrale Européenne…et de la guerre de Poutine en Ukraine.
Ajoutons enfin que depuis l’agression de l’Ukraine par les troupes de Poutine, la minorité grecque d’Ukraine, installée depuis près de trois cents ans autour de Marioupol, compte ses morts et se réfugie à Athènes.
La présence des Grecs autour de la mer Noire remonte à l’Antiquité mais la communauté actuelle est surtout liée à une immigration datant du XVIIIe siècle après la reconquête par l’Empire tsariste de ce territoire dominé jusqu’alors par les Ottomans.
Pour christianiser la région, Catherine II offrit des terres aux Grecs arrivés de Crimée, et ils fondèrent la ville de Marioupol et vingt villages dans les alentours qui portent des noms à consonance grecque.
Ainsi, les travailleurs grecs se sont mobilisés à plusieurs reprises ces dernières années et plusieurs grèves générales de 24h ont eu lieu en 2018, 2019, 2021..etc
Actuellement, la situation de Saidou Kamara, jeune exilé guinéen menacé d’expulsion, arrivé dans le pays en tant que mineur isolé, a provoqué un puissant mouvement de soutien dans le pays.
Le 12 Mars, le premier ministre Kyriakos Mitsotakis, se voit contraint de demander « pardon » aux victimes de violences policières, suite à l’assassinat à coup de matraque d’un jeune homme de 29 ans par un policier . Son tort ? Il avait protesté contre le contrôle policier visant à faire respecter le confinement en vigueur depuis cinq mois.
Les images, devenues virales, de cet homme à terre, entouré de policiers et criant « J’ai mal », ont provoqué l’indignation de la population. Plusieurs manifestations contre la répression policière » ont été organisées ces derniers mois.
Sous la pression des exploités et des opprimés donc, les direction syndicales bureaucratiques de la GSEE (confédération générale des syndicats du secteur privé) et l’ADEDY (confédération générale des syndicats du secteur public) se sont vu contraintes à appelé une nouvelle fois à une grève générale de 24 heures pour le 6 avril.
En ces jours de cirque électoral pour la présidentielle, sur fond de crise majeure des institutions vermoulues de la 5ème République, nous pensons que l’une des première mesures que devrait prendre un gouvernement ouvrier, c’est l’annulation de la dette et la rupture avec les traités européens capitalistes fauteurs de guerre, de racisme, de liquidation des droits des travailleurs, des jeunes et des femmes !